Des Scanettes « Royales »
(SCAN/Réal Chalossais)
Les spectateurs présents ne doivent certainement pas regretter leur venue ce dimanche à la SCAN Arena d’Audaux. Et pour cause, en plus de dix minutes de jeu en rab’, ils ont eu droit à un suspense poussé à son paroxysme, mais aussi à un grand niveau de jeu de la part de deux équipes que tout oppose sur le papier, mais qui durant cette folle après-midi étaient si proches l’une de l’autre. Tout ceci étant dû avant tout à la forte élévation du niveau des « Scanettes » pour tutoyer les yeux dans les yeux un Real qui sera probablement promis à un étage supérieur dans quelques temps. Toujours est-il, spectateurs comme joueuses ont vécu un scénario de match que l’on voit tout les dix ans et ont fait vieillir leur palpitant d’un quart de siècle. Assurément, ce match fera causer dans les chaumières pendant des lustres.
Tout commence tambour battant avec Fanny Hargoues et Jessica Faria Fernandes qui en imposent au scoring à mi distance ou dans la peinture, tandis que les Chalossaises font déjà parler leur intensité défensive, mais aussi leur adresse et profitent des largesses aux rebonds de Béarnaises qui souffrent dans ce domaine. Les explications prennent peu à peu une tournure de plus en plus défensive qui favorise un SCAN qui ne peut rivaliser offensivement devant les multiples talents landais. Pour autant la défense 3-2 présente des signes d’avaries dans les corners que le Real Chalossais prend un malin plaisir à sanctionner. La donne est simple pour les « Scanettes », à savoir que la moindre erreur d’inattention ou de placement se paie cash, même si ces dernières tiennent le coup avec un super passage de Camille Pouyaut dans son style « dragster », ainsi que Manon Laborde, habituée à la besogne de l’ombre, qui prend de nombreuses initiatives offensives et s’en voit justement récompensée. Dans ce coude à coude, les Audauxo-Navarraises ne sont qu’à quelques encablures des Landaises, avant que Fanny Hargoues ne fasse tomber la foudre tel un éclair de génie, derrière l’arc pour obtenir l’égalité parfaite à la pause. Sans réellement en donner l’air, ces « Scanettes » sont dans le coup au prix déjà de nombreux efforts et ce n’est rien par rapport à ce qui les attend par la suite. La mi-temps permet de recadrer certaines choses, dont notamment le secteur du rebond encore bien trop permissif. La clé étant aussi de jouer un maximum sous contrôle pour rester dans les roues au score le plus longtemps possible.
Les Scanettes tissent leur toile
Le troisième quart est un sacré combat d’échec. Les troupes de Paxkal Ithurralde parviennent à hausser te ton et provoquent ainsi une ribambelle de fautes adverses pour un Real Chalossais rapidement dans la pénalité. De quoi offrir ainsi des occasions d’enfoncer le clou aux lancers à des « Scanettes » qui ne s’en laissent pas compter, malgré du déchet qui fait déjà craindre des regrets lors du décompte final. Alors que « Jess » Faria Fernandes impose de plus en plus sa loi « in the paint » donnant à son entreprise une allure de chantier interdit aux visiteurs téméraires, elle se voit sanctionnée d’une troisième faute qui la relègue hors du jeu au moment où sa domination en impose. Tous les voyants sont aux verts, les filles d’Audaux-Navarrenx, donnent l’impression de tisser leur toile avec patience et méthodologie. Les rotations venant du banc se montrent productives à l’image d’une Justine Chaubert bien peu en vue lors des vingt premières minutes et qui renait tel le phénix au moment opportun pour accentuer l’avance au score à l’aube de ce dernier quart-temps qui laisse augurer le meilleur pour des « Scanettes » qui ont le fil du match bien en main. En apparence juste, car des balles perdues et une faute technique sifflée à Maëva Gère sanctionnant sa langue bien trop pendue, cassent complètement la dynamique béarnaise et relancent aussi les débats à des niveaux élevés d’intensités physiques et mentales. Heureusement, un triple à l’angle zéro de la capitaine Anaïs Lagouarde redonne un peu d’air et de confiance à ses troupes, pendant que la défense de zone se montre de plus en gluante poussée par les encouragements de la « Red Army » du SCAN, caractérisée par des ballons piqués au poste, mais aussi les rebonds précieux et autoritaires de Camille Augé. Si l’avantage au score est pour le SCAN, il est bien maigre au vu des efforts consentis par une Léna Strey sans peur et sans reproche qui ose défier avec bravoure le secteur intérieur landais, avant de laisser parler l’expérience de Fanny Hargoues qui provoque fautes et lancers francs, mais en sème en chemin, ce qui laisse toujours espérer un Real Chalossais qui n’abdique pas. Tel ce trois points décoché avec froideur, qui glace l’assistance et relance une nouvelle fois ce mano a mano à moins de quarante de secondes du buzzer. Alors que l’ancienne pensionnaire d’Espoir Chalosse en remet une couche, le Real égalise à la toute fin du temps règlementaire. Prolongation !
Un succès marqué du sceau de l’héroïsme
Le petit temps de repos permet aux troupes de souffler, même si les mines laissent entrevoir de la fatigue. Les « Scanettes » le savent déjà, cela va se jouer dans la tête. Ce qu’elles ignorent par contre, c’est que l’affaire est loin de se décanter, malgré le coup du renard signé Fanny Hargoues qui vole la balle lors de la remise en jeu dans les mains de sa vis-vis et qui s’en va inscrire un lay up d’école. Excellent pour le moral et le planchot, tandis que défensivement la digue rouge et blanche tient parfaitement, au vu du pourcentage aux shoots landais qui baisse véritablement, supplée par un rebond verrouillé. En attaque, la pression et la fatigue entravent la fluidité de la balle, mais des fautes sous le cercle sont provoquées et voient Manon Laborde et Maëva Gère inscrire deux lancers en supplément sur quatre tentés. On pense que le plus dur fait, mais une perte de balle sur du jeu un peu trop statique dans la seule idée de manger le chrono permet au Real Chalossais d’arracher une seconde prolongation à 52 partout devant un public éberlué face à la tournure de la rencontre. Tension, manque de lucidité, fatigue font jaillir la frustration chez les « Scanettes » à leur retour sur le banc et caractérisée notamment par Clémence Belleau. Moment pour le mentor Ithurralde de reprendre ses joueuses en main et leur apporter calme et confiance, en gardant à l’esprit d’assurer au maximum sur les basiques ainsi que communiquer et être réactives en défense. Et l’on repart pour cinq minutes supplémentaires et insoutenables, tant pour les actrices que pour le public. Rebelote lors de la remise en jeu puisque Fanny Hargoues chaparde de nouveau la balle pour deux points aisés en double pas. Aisés certes, mais ô combien délicats à inscrire après 45 minutes d’intenses débats. Le SCAN ne peut pas être mieux sur orbite, surtout qu’en défense ces braves « Scanettes » ne lâchent pas un pouce de terrain en poussant les Landaises aux 24 secondes ou les contraignent à aller sur la ligne pour un résultat mitigé. A l’opposé et toute rage dehors, l’intérieure Maëva Gère a encore suffisamment d’énergie pour provoquer deux fautes dans l’attaque du cercle et inscrire trois lancers sur quatre qui effacent sa bévue technique du troisième quart-temps et qui offre un succès marqué du sceau de l’héroïsme pour des « Scanettes » qui ont repoussé encore davantage leurs limites à comparer leurs nombreux exploits de la sorte lors de leurs précédentes saisons. Assurément, la marque de joueuses qui, sans d’énormes talents, s’appuient sur l’esprit de compétition comme essence collective, une grosse confiance mutuelle envers les autres et une force mentale qui dépasse l’entendement pour renverser des cadors et offrir rêve, gaieté et fierté. Et ce quelles que soient les filles qui composent ce groupe, car si les « Scanettes » passent, cet esprit de solidarité et de sacrifice reste. Souhaitons-le pour longtemps encore.
Seniors Filles 2 : SCAN 34 – Lahourcade 55
Décidément, cette équipe ne parvient pas à concrétiser ses belles séquences collectives. Un mal récurrent qui ne récompense pas les réels efforts de chaque joueuse. Cela a été encore le cas lors de ce derby qui aurait dû être plus serré au score. Pour balayer ses carences offensives, il est nécessaire de continuer à travailler sans se décourager, tant il est certain que cela va finir par payer.